Sans laisser de traces
Se rapprocher des murs, toucher les peintures fissurées, les doigts en font tomber quelques écailles, je n'ai pas peur du saturnisme, tout est affaire de texture, le bois des volets craque, il y a du jeu. Derrière mon crâne, comme une idée mêlée de réminiscence, des pièces sombres derrières ces murs, y vivre, un été, juste de l'eau fraîche, des rires, ta silhouette gracile et ton chignon en contre-jour, transparence des cotonnades, on appréciera le vieux matelas. Quelques jours à la face du monde, derrière ces murs, un été à traverser, avant de pousser la porte, et s'y faufiler, en sens inverse, de retour au normal, sans laisser ni soupçons, ni traces. Sauf peut-être un mot, une lettre, cachée dans le noir, à la rencontre d'un héritier, plus tard, jamais.