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Publié le par poète_inconnu

 

Et je me caresse la nuque que je sais filmée par une caméra portée dans mon dos, j’aime l’avoir dégagée, cheveux ras, qui bientôt boucleront. Trois jours que je n’ai touché à ma guitare, je n’ai pourtant pas les doigts sales. Je pourrais me cacher derrière, photographié dans un blouson en cuir. Le noir et blanc, toujours. Filmé dans le passage des portes sans âge de mon appartement, dans une allégorie du spleen adolescent qui dix ans plus tard me poursuit encore. Des cadavres de bouteilles de vin, une cigarette allumée, arrosée d’un verre de Bordeaux, ou Bourgogne, je ne sais plus. Les pieds resteront nus pendant que je me traîne. La plume se posera sur les papiers détournés de leur fonction première de recueil de rapport d’activité. Et une scansion de vers Rimbaldiens, histoire de se souvenir de ce vers quoi on espère tendre, sans jamais atteindre l’oasis que pourrait être le chef d’œuvre formé de quelques mots et phrases. Evidemment, ma tête tolérera le chapeau, signe de l’irréalité du rêve formé alors éveillé, synapses abrutis par une tension trop professionnelle pour moi.

Publié dans Scribouillages

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